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Et si les petites et moyennes agglomérations étaient l’avenir de l’Europe ?


Une des conclusions majeures de la présidence lettone de l'Union européenne fut de mettre en avant les SMUA (Small and Medium Urban Areas). Sous cet acronyme barbare se cachent les petites et moyennes agglomérations (PMA) qui pourraient devenir l'alpha et l'oméga de nos politiques d'aménagement et de développement durable des territoires.

Pourquoi ?

Parce que parler des PMA, c'est parler de territoires industrialisés qui n'ont pas ou peu d'enseignement supérieur et qui pourtant ont de nombreux enfants scolarisables et un fort potentiel de diversification économique. Parce que soutenir en priorité les PMA, c'est faire le pari que la valeur ajoutée de l'intervention publique sera plus forte que les grandes métropoles tant pour l'emploi, l'environnement et la cohésion sociale. Parce que vivre dans une PMA, c'est aspirer à une qualité de vie et à des solidarités que l'on ne retrouve pas forcément dans les plus grands centres urbains.

Qui est concerné ?

Sont concernées les agglomérations de plus de 5 000 et de moins de 50 000 (et plus précisément les plus de 5 000 et les moins de 300 hab./km2) – limite porté à 100 000 hab. dans certains pays. Selon ESPON et suivant la première définition, 24.2% de la population européenne habitent dans 8,350 PMA. Les chiffres varient ensuite de pays à pays mais cela offre une cible territoriale assez cohérente garantissant à la fois une masse critique et une distinction par rapport aux plus grands centres urbains.

Comment ?

Reconnaitre les PMA comme une cible prioritaire des politiques d'aménagement du territoire en France et en Europe, c'est donner plus de lisibilité aux fonds européens en les associant à des résultats en nombre limité et chiffrés. Cette orientation recoupe la réflexion en cours au sein du Parlement Européen de conditionner les fonds européens à des indicateurs de résultats unifiés. Le taux de création d'entreprise, le niveau de R&D, les émissions de CO2, le taux de chômage longue durée et la couverture internet dans ces PMA pourraient par exemple faire des sauts considérables grâce à l'intervention des fonds européens couplés à des programmes nationaux bien ciblés.

Sans aller jusqu'à dire que Small (and Medium) is Beautiful, la notion de PMA appelle à un débat sur le meilleur moyen de faire effet de levier dans un contexte de réduction des budgets, de retrouver de l'agilité et surtout de faire face à la crise et à la désindustrialisation qui touchent d'abord ces territoires ne leur laissant comme choix que de migrer vers les plus grandes métropoles, de les rendre encore plus dépendants et surtout de nous priver de leurs capacités de production et d'intégration.

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