Quel rôle pour les collectivités locales ?
Le changement climatique est devenu l'un des défis majeurs auxquels sont confrontés aujourd’hui les collectivités territoriales. En première ligne face à l'augmentation des températures, des phénomènes météorologiques nouveaux et des conséquences économiques et sociales qui en découlent, les collectivités territoriales sont déjà actrices en matière d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, de protection de l’environnement et de la biodiversité, et de préparation à l’adaptation de la vie en territoire avec un climat qui change.
Sur le plan environnemental, les collectivités locales sont bien souvent positionnées en première ligne face aux effets du changement climatique. Ces dernières années, des vagues de chaleur plus fréquentes et intenses exposent les populations à des risques naturels et sanitaires accrus. L'élévation du niveau de la mer menace les zones côtières, augmentant les risques d'inondations et d'érosion des côtes, et touchant directement l’habitat humain. Des événements climatiques extrêmes tels que les tempêtes, inondations et les sécheresses, plus récurrents, sont à l’origine de dégâts importants causés aux infrastructures, aux cultures agricoles et aux écosystèmes locaux.
Observatrices de ces changements, les collectivités locales, à tous les niveaux, n’ont d’autre choix que d’intégrer à leur manière de façonner le territoire, les nouveaux enjeux de préservation de la biodiversité, de gestion des risques et des ressources naturelles, d’utilisation raisonnée des sols, d’habitabilité du territoire, sans oublier à tous les niveaux la question d’équilibre entre les territoires.
Sur le plan économique, elles sont capables de modeler leur territoire avec des capacités de planification et d’investissement à développer. Les collectivités ont un rôle crucial dans la coordination des efforts au niveau local, en mettant en place des schémas de mobilité durable, en développant des programmes de rénovation énergétique des bâtiments pour en améliorer l'efficacité énergétique, ou encore en accompagnant les entreprises locales dans leurs changements de pratiques.
La transition écologique nécessite des investissements importants dans les infrastructures, notamment dans les transports en commun, les réseaux d'énergie renouvelable, que seules les collectivités sont en mesure de prendre en charge.
Pourtant, avec des marges de manœuvre financières contraintes, des modèles économiques sont à réinventer à court et moyen terme pour continuer à habiter, vivre et travailler dans certains territoires. Une question globale de moyens à consacrer à la transition se pose : comment s’adapter, comment outiller, et comment financier l’adaptation des territoires ?
Sur le plan social, les collectivités ont pour enjeu de construire une trajectoire de transition acceptée de tous, dont les actions ne viendront pas accroître les inégalités. Les mesures environnementales ont un coût, qui peut, si on n’y prête pas attention, peser davantage sur les ménages à faibles revenus, qui représentent également les catégories de population les plus exposées aux risques environnementaux comme la pollution de l’air, à la précarité énergétique, ou encore les plus éloignées des services publics.
Garantes de la cohésion et d’un équilibre au sein de leur territoire, les collectivités locales doivent veiller à ce que les mesures prises pour réduire leur empreinte environnementale ne créent pas ou n'aggravent pas les inégalités sociales. Pour être inclusive, la transition écologique des collectivités locales nécessite donc une approche globale qui tienne compte autant des enjeux environnementaux que des enjeux d'équité sociale, d'accessibilité aux solutions durables, et de participation citoyenne.
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